Au cours des dernières années, des efforts significatifs ont été réalisés en Haïti pour renforcer la sécurité, le respect des droits de l’homme, la paix, la cohésion sociale, la gouvernance démocratique et l’État de droit. Cependant, diverses crises politiques, sécuritaires et socio-économiques ont mis à l’épreuve tous ces efforts et continuent à avoir un impact négatif sur la construction d’une paix durable dans le pays. Ces crises touchent particulièrement les populations vivant dans les zones marginalisées et bidonvillisées des centres urbains du pays et affectent inégalement les femmes et les jeunes filles. Les jeunes, qui représentent plus de 50% de la population haïtienne, sont quant à eux la couche sociale du pays la plus affectée par ces crises.

L’entreprenariat développé par quelques acteurs politiques et économiques autour du contexte sécuritaire engendre à une banalisation de la violence et favorise l’émergence de nouveaux comportements sociaux et un état d’esprit chez les jeunes qui fragilisent les liens sociaux et détruisent les structures de socialisation. Cette fragilisation, d’une part, compromet la cohésion à l’échelle communautaire ou entre groupes sociaux et, d’autre part, reflète l’absence ou la sous-exploitation des mécanismes traditionnels de mitigation des conflits ou de prévention de la violence et des crises politico-institutionnelles, tels que le lakou voire les initiatives portées par les plateformes de jeunes y compris les jeunes femmes.

Dans un tel contexte où les normes et valeurs sociétales et autres capacités en faveur de la paix ne sont pas suffisamment mises à contribution, l’usage de la violence devient un moyen d’expression et d’intermédiation surtout pour les jeunes. Face à cette réalité, de nature à compromettre les perspectives d’une paix durable dans le pays, les interventions de ce projet visent à répondre à un problème latent de la société haïtienne qui est celui de la faible implication des jeunes et la non-prise en compte de leur potentiel par les décideurs politiques et économiques ainsi que par les institutions étatiques dans le processus de stabilisation et de développement d’une culture de paix durable et respectueuse des droits de l’homme.

La dégradation continue de la situation est en partie due à une culture de la violence qui s’est progressivement installée au gré des différentes crises et à l’absence de répression de certains comportements violents, ayant diffusé l’idée d’une ascension sociale rapide par la violence. Ainsi, dans des zones spécifiques du pays (capitale et départements), le renforcement de l’engagement civique et social des jeunes hommes et femmes et d’associations de jeunes, autour des valeurs de paix, des droits de l’homme et de la citoyenneté positive, pourrait permettre de valoriser et renforcer leur rôle de transformateur positif de conflits.

De ce fait, le projet « Construction et institutionnalisation des fondations de l’infrastructure nationale de paix en Haïti » financé par le PBF cherche à répondre à la problématique de la banalisation par les décideurs politiques et économiques du rôle crucial joué par certains acteurs notamment ceux issus du milieu universitaire, des cercles de réflexion (Think Tank) et du secteur culturel dans le développement d’un contre narratif à la violence auprès des jeunes Haïtiens et Haïtiennes. Cette infrastructure servira en réalité de socle et de levier au processus de consolidation de la paix et de développement durable en Haïti.

C’est dans ce contexte que le PNUD compte recruter un.e Analyste en Cohésion Sociale devant faciliter la mise en œuvre de ce projet mis en œuvre conjointement par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH),

• Appuyer la réalisation d’une cartographie des acteurs, dynamiques et actions autour des jeunes ;
• Appuyer le renforcement des capacités des organisations de jeunes architectes de paix membres des réseaux locaux, y compris des jeunes femmes ;
• Soutenir les initiatives des organisations de jeunes visant à renforcer le civisme et la citoyenneté des jeunes hommes et femmes à l’échelle locale à travers des activités de promotion des droits de l’homme, de résolution pacifique des conflits et de protection de l’environnement ;
• Faciliter le support aux artistes – en collaboration avec le MCC et le MJSAC – à organiser des ateliers artistiques, y compris en art visuel, danse et théâtre, à l’échelle locale pour aider les jeunes hommes et femmes à cultiver les valeurs de paix, de respect des droits de l’homme et de cohésion sociale ;
• Assurer le soutien au collectif d’artistes, avec l’implication de la diaspora, à réaliser une campagne nationale de sensibilisation sur les valeurs de paix et de respect des droits de l’homme ;
• Stimuler les conditions favorables à la mise en place d’un Conseil national des jeunes Haïtiens et Haïtiennes;
• Faciliter l’appui – sur la base des résultats de la cartographie – des programmes de recherche des laboratoires universitaires et Think Thank autour de « jeunes, paix et sécurité », en partenariat avec l’AUF, les universités et les centres de recherche étrangers et le PBSO ;
• Soutenir – dans le cadre d’appels à projets – les programmes de recherche des jeunes universitaires, en partenariat avec les OSC et OCB, sur les fragilités et défis sécuritaires assortis de points d’entrée programmatiques pour des initiatives conjointes ;
• Appuyer l’opérationnalisation des espaces de discussion et de réflexion entre les jeunes et les laboratoires universitaires et Think Thank autour de la thématique « jeunes, paix et sécurité » ;
• Appuyer l’organisation des cadres de concertation entre les structures de jeunes architectes de paix et les partis politiques dans le contexte actuel de la transition politique et dans la perspective des futures élections (communales, parlementaires et présidentielles) ;
• Soutenir l’opérationnalisation des espaces de discussion entre les structures de jeunes architectes de paix et les mairies, Casec et structures gouvernementales (MCC, MSJAC, etc.) autour des enjeux liés à la participation, l’autonomie et le développement des jeunes hommes et femmes.

2-            Plan d’évaluation du projet et capitalisation

• Elabore les termes de références des activités du projet PBF et appuie le processus de recrutement des consultants et partenaires de mise en œuvre ;
• Appuie la mise en œuvre des activités des partenaires de mise en œuvre ;
• Appuie les missions de supervision et de revue à mi – parcours et d’évaluation finale des projets PBF ;
• Supporte les processus d’évaluation et de mise en œuvre des recommandations du projet ;
• Participe aux réunions internes de partage des connaissances et d’identification des bonnes pratiques ;
• Participe aux réunions de coordination du projet ;
• Appuie l’équipe du projet dans l’élaboration d’un document de capitalisation des projets recensant les bonnes pratiques et les leçons apprises avec l’implication des parties prenantes ;
• Appuie dans l’organisation d’un atelier national de capitalisation du projet avec une emphase portée sur les actions en faveur de la promotion de l’égalité des sexes ;
• Participe dans les divers comités favorisant une certaine synergie avec le projet à la demande du Chef de l’Unité Gouvernance ou du Coordonnateur des projets PBF ;

3-            Rapports techniques du projet à présenter aux partenaires

• Appuyer dans la production des rapports techniques et financiers sollicités par le bailleur ;
• Contribuer, en lien avec les autres experts thématiques, à l’analyse et la capitalisation des données en fonction des besoins du rapportage pour les projets et le bureau ;
• Contribuer à la rédaction des rapports semestriels et annuels du projet ;
• Contribuer à la rédaction du projet de rapport d’achèvement du projet ;