Malgré ses nombreuses ressources naturelles, la population malgache continue de vivre dans un état de pauvreté. En effet, c’est le seul pays qui n’a pas connu de conflit/guerre majeur à s’être appauvri depuis son indépendance. En 2019, Madagascar est 5ème dans le classement des pays les plus pauvres, avec un PIB/habitant de 471$. L’instabilité gouvernementale, le problème récurrent de la corruption et de la mauvaise gouvernance, n’encouragent pas l’investissement et contribuent grandement à l’extrême pauvreté de sa population avec 80% de la population gagnant moins de 1.90$/jour. Le pays a plus que jamais besoin de renforcer tous les cadres et piliers de la gouvernance pour pouvoir relancer son économie et son développement ainsi que mettre en place les mesures nécessaires pour prévenir d’éventuelles nouvelles crises.
Un certain nombre de questions urgentes mérite actuellement une attention particulière :
– Le manque d’Etat de droit et forte corruption au sein du système judiciaire. Les services judiciaires sont généralement de mauvaise qualité, ce qui entraîne la lenteur des procédures, la très faible fréquence des sessions des tribunaux, les longs délais, l’énorme arriéré des affaires et le manque d’exécution des décisions de justice ;
– Une gestion faible et poreuse des ressources publiques. Outre la lutte pour la mise en œuvre du cadre juridique existant et assez robuste de la GFP, le manque de transparence, les fortes perceptions du public sur l’utilisation des fonds publics, l’absence de participation réelle des OSC/citoyens, le manque de contrôle du Parlement dans le processus budgétaire et l’inefficacité de la décentralisation affaiblissent les systèmes de GFP ;
– Le faible taux d’absorption de l’aide internationale est également un problème, avec seulement 67% de taux moyen d’absorption pour l’appui budgétaire direct au secteur et seulement 75% pour l’assistance technique et 45% pour les prêts à Madagascar de 2009 à 2015 ;
– Le faible engagement civique des citoyens et de la société civile (groupes sous- représentés). Parmi les principales contraintes qui compromettent ou exacerbent l’engagement civique des citoyens figurent : (1) le manque d’espaces et de mécanismes ouverts et équitables permettant aux OSC et aux citoyens de participer aux affaires publiques ; (02) les faibles taux d’alphabétisation et d’éducation et (03) l’absence ou l’inefficacité de l’éducation civique à l’école.
Pour faire face à ces défis, le PNUD met en œuvre le Programme RINDRA, un programme financé par l’USAID, qui s’est fixé comme priorités :
– En matière de justice : (1) améliorer le système de traitement et de suivi des affaires au niveau des tribunaux civils, (2) lutter contre la corruption au sein des tribunaux et (3) restaurer la confiance des citoyens/plaideurs dans la justice ;
– En matière de gestion économique et des finances publiques : (1) renforcer le respect des normes de bonne gouvernance et (2) promouvoir la réforme fiscale et l’autonomie financière des collectivités locales ;
– En matière de participation citoyenne : (1) réduire les lacunes en matière de capacité du personnel gouvernemental clé, (2) développer les connaissances et les compétences nécessaires aux fonctions administratives décentralisées et (3) fournir aux citoyens sous- représentés les compétences et les plateformes nécessaires pour participer à la prise de décision locale.
Le consultant Animateur en Gouvernance Locale (AGL) à recruter vient pour renforcer l’équipe opérationnelle du Programme RINDRA déployée dans la région Atsinanana pour assurer la mise en œuvre des activités du projet en vue d’atteindre les résultats du projet. |