Alors que les femmes centrafricaines représentent 51% de la population d’après les résultats de la cartographie du recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) réalisée par l’Institut centrafricain de la statistique des études économiques et sociales (ICASEES) en 2021[1], celles-ci sont sous représentées dans les instances de prise de décision et participent faiblement aux processus électoraux surtout en tant que candidates. A titre illustratif, au cours des élections législatives de 2020/2021, les femmes ont représenté à peine 15,3 % des candidats tandis que moins 11% des présidents de délégation spéciales (équivalence des Maires) sont des femmes.
Selon le Rapport de l’Étude sur la participation des femmes aux élections de 2020/2021[2], les défis et facteurs du très faible pourcentage des femmes élues sont de plusieurs ordres et peuvent être centrés autour de quatre sujets thématiques : (i) les insuffisances du cadre normatif et institutionnel (ii) les conditions socioéconomiques des femmes (iii) l’insécurité des femmes en politique (iv) Le poids des croyances, préjugés et pesanteurs socioculturelles.
Dans le cadre de la présente consultation, nous allons nous appesantir particulièrement sur le poids des croyances, préjugés et pesanteurs socioculturelles :
L’analphabétisme dominant chez les femmes et la sous scolarisation des filles qui débouchent inéluctablement sur l’absence d’une culture politique et une méconnaissance du cadre normatif. Les femmes souffrent globalement d’un faible accès à l’information et aux opportunités politiques.
Le rapport de l’étude de base du Projet Promotion de la participation politique et leadership des femmes dans la consolidation de la paix (2019) met en exergue un certain nombre de faiblesses et de lacunes auxquelles font face les femmes candidates aux élections en centrafrique. Entre autres : une faible maitrise du cadre normatif et du processus électoral, une faible maitrise des stratégies électorales et technique d’élaboration des programmes de campagne, un faible capital relationnel et un manque de confiance en soi.
Ledit rapport fait également observer chez les femmes interrogées, une tendance à ne considérer la politique que sous ses facettes les plus caricaturaux notamment qu’elle est le domaine par excellence de l’expression des valeurs masculines telles que la force, la puissance, la domination… Dès lors, la politique est associée au crime, au sang, à la manipulation, à la trahison, à la délation, à l’impudicité, au cynisme… Bref, toute chose que réprouve une conscience féminine marquée par la recherche constante de l’harmonie et du relationnel. Cette perception erronée de la chose politique est nourrie par la permanence d’un complexe d’infériorité des femmes (observée chez plusieurs candidates), fruit de la violence symbolique, qui s’expriment par le doute, la peur, l’absence d’ambition, la résignation, la dépendance et la recherche constante et inconsciente du soutien masculin.
Certaines croyances et préjugés culturelles et religieuses sont également de nature à limiter l’expansion du leadership féminin. Le patriarcat qui domine le mode d’organisation et de fonctionnement traditionnel a tendance à s’exporter dans la vie politique et publique. De manière conséquente, un instinct de survie des acteurs politiques masculins, qui entrevoient un rapport causal entre l’émancipation politique des femmes et la perte symétriquement proportionnelle de leurs positions de pouvoirs est perceptible. Cet instinct est lui-même nourri par une volonté de maintenir un statu quo dans les rapports sociaux de sexe, de sorte à ne pas bouleverser les « grands équilibres sociaux ».
[1] ICASEES infos : Principaux résultats de la cartographie 2021 du RGPH-4-Niveaux National, Régional et Préfectoral
[2] ONU Femmes, Rapport final de l’étude nationale sur les violences basées sur le genre, les violences électorales et les violences faites aux femmes en politique, Mars 2022.
Justification de la mission
Le Bureau de ONU Femmes RCA, grâce à l’appui financier de la MINUSCA, du « Women in Politics Fund » et du Fonds des Femmes pour la Paix et l’action Humanitaire (WPHF), a développé plusieurs initiatives visant à accroitre la participation électorale des femmes en Centrafrique. Ces initiatives sont une réponse à l’urgence d’agir pour combler le gap en matière de représentativité des femmes à des postes électifs tout en tirant les leçons apprises des élections législatives de 2020/2021. Ainsi plusieurs activités ont été planifiées. Entre autres :
Objectifs
Objectif général
Contribuer à l’accroissement de la participation électorale des femmes en tant que électrices et candidates par l’élaboration de la charte de la participation politique des femmes ainsi que le coaching et la formation d’au moins 400 femmes et jeunes femmes candidates potentielles aux élections locales
Objectifs spécifiques
Spécifiquement, il sera question de :
(Leadership transformateur ; décider de briguer un mandat ; « votre parcours » ; la circonscription ; le paysage politique,
la fonction et les lois électorales ; les partis politiques ; et se présenter aux élections en tant que femme)
Créer le message ; la prise de parole en public ; créer un plan de communication ; promouvoir les intérêts de votre parti politique ; et parler de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes)
(Définition et ciblage des objectifs ; impliquer l’électorat)
(Trouver des donateurs/trices et solliciter un don ; plan et outils de collecte de fonds ; et les réseaux féminins de collecte de fonds)
Gestion de la campagne électorale
(Le plan de campagne ; équipe de campagne ; et budget de campagne)
Activités
Résultats attendus
Valeurs fondamentales des Nations Unies :
• Respect de la diversité
• Intégrité
• Professionnalisme
Compétences de base :
• Sensibilité aux questions de genre
• Responsabilité
• Réflexion stratégique
• Une communication efficace
• Collaboration inclusive
• Engagement des parties prenantes
Please visit this link for more information on UN Women’s Core Values and Competencies:
https://www.unwomen.org/en/about-us/employment/application-process#_Values
Education and Certification
Experience:
Aptitudes linguistiques
VII. Dépôt de candidature
Les dossiers de candidatures composés de : lettre de motivation, formulaire P11 et curriculum vitae (CV). L’ensemble des éléments mentionnés jumelés en un document. Les honoraires du consultant seront établis conformément à la grille de rémunération des consultants internationaux de ONU Femmes après négociation avec le candidat retenu.
A compétence égale entre les experts et formateurs, les candidatures féminines seront privilégiées.
A ONU Femmes, nous nous engageons à créer un environnement de diversité, d’inclusion et de respect mutuel. ONU Femmes recrute, emploie, forme, rémunère et promeut sans tenir compte de la race, de la religion, de la couleur, du sexe, de l’identité sexuelle, de l’orientation sexuelle, de l’âge, des capacités, de l’origine nationale ou de toute autre base couverte par la loi appropriée. Tout emploi est décidé sur la base des qualifications, des compétences, de l’intégrité et des besoins de l’organisation.
Si vous avez besoin d’un aménagement raisonnable pour soutenir votre participation au processus de recrutement et de sélection, veuillez inclure cette information dans votre candidature. ONU Femmes applique une politique de tolérance zéro à l’égard des comportements incompatibles avec les buts et objectifs des Nations Unies et d’ONU Femmes, notamment l’exploitation et les abus sexuels, le harcèlement sexuel, l’abus d’autorité et la discrimination. Tous les candidats sélectionnés devront adhérer aux politiques et procédures d’ONU Femmes et aux normes de conduite attendues du personnel d’ONU Femmes et seront donc soumis à une vérification rigoureuse des références et des antécédents. (La vérification des antécédents comprendra la vérification des qualifications académiques et des antécédents professionnels. Les candidats sélectionnés peuvent être tenus de fournir des informations supplémentaires pour compléter la vérification des antécédents). Note : En juillet 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies a créé ONU Femmes, l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. La création d’ONU Femmes fait partie du programme de réforme de l’ONU, qui vise à mettre en commun les ressources et les mandats pour un plus grand impact. Elle fusionne et s’appuie sur l’important travail de quatre parties du système des Nations Unies auparavant distinctes (DAW, OSAGI, INSTRAW et UNIFEM), qui se concentraient exclusivement sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. |